13 janvier 2011
Vous voudrez bien excuser cette immersion dans le monde people, mais l’enjeu, de taille, vaut la peine d’être diffusé car je redoute le silence des grands merdias.
Depuis 40 ans, Michel Drucker reste en France la bonne à tout faire de la télévision publique, dans la meilleure expression du politiquement correct. A cet animateur gentillet, bon chic bon genre, suivi jusque sur le plateau par son chien obéissant, on donnerait le Bon Dieu sans confession, même s’il n’appartient pas à la religion chrétienne.
Sa bonhommie d’apparence ouverte aux quatre vents se ferme pourtant à ce qui peut fâcher ses maîtres de gauche aux manettes de la TV publique France2. Dans son interminable émission du dimanche, il invite tous les corrompus de la politique française, y compris les terroristes trotskistes comme le facteur Oliver Besancenot (2% aux élections), mais se refuse à présenter Marine Le Pen, leader d’un parti légal d’extrême droite qui représente dix fois plus d’électeurs que l’employé de La Poste.
Hélas pour Drucker, sa célébrité vient d’en prendre un coup avec sa condamnation à payer 40.000 euros à l’écrivaine camerounaise Calixthe Beyala, sa maîtresse deux ans durant, pour ne pas lui avoir payé son dû pour un livre écrit en sa qualité de « nègre » (il n’y a rien de raciste dans cette expression qui concerne ceux qui écrivent à la place d’un autre, dois-je le préciser).
Je cite le papier de l’hebdomadaire français Le Point : «L’animateur de télévision Michel Drucker a été condamné par la cour d’appel de Paris à verser 40.000 euros à Calixthe Beyala, pour n’avoir pas rémunéré l’écrivaine qui en 2006 avait écrit un livre à sa place, selon un arrêt rendu hier.» Le livre devait être, pour Albin Michel, des entretiens avec Régis Debray (oui, celui qui vient d’être élu à l’Académie Goncourt). Par quel prodige une Calixthe Beyala pouvait-elle écrire, à la place d’un Michel Drucker, des entretiens avec un Régis Debray pour une maison comme Albin Michel? La romancière du «Petit prince de Belleville» s’en était pudiquement expliquée, il y a dix-huit mois, devant la justice: «On vivait ensemble.»
L’ex-gendre idéal d’Antenne 2 lui avait alors promis 200.000 euros pour répondre à douze questions formulées par Debray. Il ne lui en versera finalement que 40.000, mais c’est triste quand même pour Drucker, qui avait marqué un point dans la manche précédente de ce passionnant match judiciaire: en juillet 2009, Calixthe Beyala avait été condamnée à lui verser un euro pour procédure abusive.
On ignore s’il y aura d’autres épisodes, de même qu’on ne sait pas encore si les héritiers de Peter Griffin, l’auteur plagié par Patrick Poivre d’Arvor et/ou son nègre pour son livre su Hemingway,, porteront plainte. Mais il y a bien quelque chose de pourri au royaume du PAF. Car si l’on ne peut plus compter sur les gens qui écrivent à votre place, à qui se fier, franchement? Celui qui s’apprête à signer cet article de son nom est prévenu.
Qui est cette Calixthe Beyala ? Hormis ses talents de plagiaire, on la connaît pour quelques livres sans lendemain qui lui ont valu, Dieu sait comment, le titre de chevalier des arts et des lettres.
En 1995, Le Canard enchaîné relève des emprunts au roman Fantasia chez les ploucs de Charles Williams. Par la suite, Pierre Assouline, de la revue Lire, identifie des emprunts pour une trentaine de passages auprès de quatre auteurs différents. En se fondant sur ce travail de comparaison effectué par Pierre Assouline, le site web du magazine Télérama de juillet 2008 qualifie Calixthe Beyala de « récidiviste de la kleptomanie littéraire ». En mai 1996, le tribunal de grande instance de Paris juge que son roman Le Petit Prince de Belleville est une « contrefaçon partielle » d’un roman de Howard Buten, Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué. Calixthe Beyala ne fait pas appel.
Selon Hélène Maurel-Indart, Calixthe Beyala aurait également plagié La Vie devant soi de Romain Gary (Goncourt 1975). D’autres de ses récits ont été suspectés d’emprunts puisés chez Ben Okri, Paule Constant, Charles Williams et Alice Walker. Lors d’une entrevue avec la journaliste Catherine Argand pour le magazine Lire, l’écrivaine Paule Constant déclare : « elle n’est pas la seule à m’avoir plagiée».
En janvier 2011, elle prend fait et cause pour Laurent Gbagbo, pourtant déclaré perdant par les Nations Unies des élections présidentielles ivoiriennes de 2010.