05 décembre 2010
Dans le monde de l’information, plus que jamais à l’ère d’internet, la manipulation des médias a remplacé les guerres de tranchée. Les pseudo-révélations de Wikileaks, avec la publication de 250.000 câbles des ambassades américaines, s’intègrent dans cette nouvelle odyssée de l’histoire, avec aucune perte humaine à signaler, dans un dessein objectif de cacher les vrais maux de l’humanité : la banque et son usure.
A mes yeux, le « Cablegate » de Wikileaks a fait long feu. Aucune révélation de taille n’en fait partie. Au contraire, les USA s’en tirent avec tous les honneurs puisqu’aucun des dossiers ne cite la moindre connexion de Washington avec une tentative de coup d’Etat ou son appui à une telle éventualité.
Que je sache, après une lecture approfondie de Wikileaks, rien de sanglant ne peut être reproché aux USA dans les dépêches des diplomates américains. Ils n’ont fait que leur travail, pour lequel ils sont payés, dans la recherche de données en temps réel sur l’activité de leur pays d’accueil. Chaque capitale en fait de même avec ses ministres plénipotentiaires dans tous les pays du monde, au contact avec leurs forces vives.
Voilà le pipi de chat jeté par le fondateur de Wikileaks, le sulfureux Australien Julian Assange (poursuivi en Suède pour viol présumé) dans la litière de cinq médias écrits : Le Monde, Der Spiegel, The Guardian, El Pais et le New York Times, affamés de renaissance face à la décrépitude de leurs ventes.
Les lecteurs dont je fais partie ne sont pas dupes. Il a été inutile d’acheter ces médias pour prendre connaissance des révélations annoncées par eux. Il suffisait de se connecter au site de Wikileaks !
Que nous importe de savoir les vues de Washington sur Sarkozy, Chavez, Banki-Moon, Berlusconi ou autres clowns de la politique mondiale ? Pour qui travaille Julian Assange ? Pourquoi ne révèle-t-il pas les dépêches d’autres pays ? Quelles sont ses sources ? Dans notre métier de journaliste, ont doit en donner l’origine, ce que n’a jamais fait Wikileaks. Pourquoi publie-t-il tel ou tel câble, et pas les autres ? Aucune de ces questions n’a été posée à Assange, y compris ce jour dans son interview par le quotidien espagnol El Pais, qui ose se rengorger de son « scoop » éventé sur Wikileaks.
Si aucun texte de ce site ne contient la moindre mise en cause des maux réels de nos sociétés, c’est pour une raison simple. Leur contenu a été édulcoré, édité, et certainement avec l’accord de hautes autorités, pour occulter le vrai scandale de 2010 : la gangrène de la finance mondiale.
Depuis la crise de 2008, rien n’a changé, sauf que le public a dû et doit payer pour renflouer les banques en faillite qui ne cessent de ponctionner leurs clients sans même leur payer le moindre dividende sur leurs dépôts mensuels.
Wikileaks n’est qu’un rideau de fumée, agité par ( ?, la CIA, le board de la Federal Reserve, la Maison Blanche, le Mossad, le club de Davos ? D’autres encore ?) pour dissimuler le vrai conflit engagé aujourd’hui entre le monde du travail et les profiteurs à col blanc.
@Mr Thomet : Votre site a largement alerté ses lecteurs bien à l’avance.
Les lecteurs d’AmSur et d’Europe, je sais aussi qu’on vous lit en Russie.
Ces lecteurs ont fait écho dans leurs pays petit à petit :
On parle maintenant de l’impensable: supprimer les banques centrales,
remettre l’or et l’argent dans leur rôle de stabilisateurs des prix et
de support tangible pour les investissements nationaux et internationaux
d’entrepreneurs et de commerçants.
Le public a commencé à comprendre l’existence d’oligarchies dans les
Etats (copinage Etats-milieux financiers) prenant leurs « clients » pour
des ignares (faible mot) et des esclaves.
Ces oligarchies essayent même en ce moment de faire passer comme
si de rien la Finance Charia. Il y aurait 2 systèmes en parallèle, ce qui
est intenable et illégal.
Laquelle Finance Charia n’a d’ailleurs rien d’Islamique quand on sait
que ce fut une évolution historiquement judéo-chrétienne des siècles
avant les musulmans.
Ainsi votre site a été et continuera à être terriblement utile tout en
reconnaissant qu’il n’a pas été le seul, mais certainement le seul à
faire le pont entre l’AmSur et le Vieux Continent.
Je rejoins tout à fait votre sentiment sur le sens unique suspect de
WikiLeaks.
Investiguons donc encore plus, bonne chance à Barcelone pour la
méchanique informatique, hasta pronto.
Si j’en crois le Figaro, le viol présumé de Julian Assange se résume à cela. Il a eu une relation consentie avec une Suédoise, prénommée Julia si je ne m’abuse. Pendant ce rapport, le préservatif s’est rompu. L’accusation de viol tient à ce que « si elle avait su que la relation ne serait pas protégée, elle n’y aurait pas consenti ». Pas mal, non? Et comme par hasard, tous les tweets qu’elle avait écrits pour dire combien elle avait passé une soirée géniale avec un mec super ont été supprimés. Ca me paraît pour le moins léger, et je déplore que tu te fasses l’écho de ce genre de campagne: « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ». Chacun sait bien que si vous voulez détruire un homme aujourd’hui, il suffit de l’accuser de viol, ou, mieux encore, de crime pédophile (tactique malheureusement relativement courante dans les procédures de divorce impliquant une garde d’enfants ; il suffit de dire que votre ex a eu des gestes déplacés envers vos enfants, le pauvre, tout innocent qu’il soit, va mettre dix ans à faire rétablir ses droits). Le vrai scandale, dans l’affaire Wikileaks, c’est l’extraordinaire faille dans la sécurité des télégrammes diplomatiques US, dont pratiquement personne ne parle (le mec qui les a transmis n’était qu’un sous-fifre dans l’armée US, il est proprement extravagant qu’un sous-fifre ait accès à une telle masse d’informations). L’accusation de viols contre Julian Assange me paraît à l’évidence un écran de fumée, aussi efficace et moins dommageable pour les commanditaires de la manipulation qu’une balle dans la tête, un peu de polonium dans la vodka ou autres.
@Colibri
Je n’ai fait que rappeler ce fait, le 5 décembre, sans porter le moindre jugement, et en ajoutant présumé à viol ! Merci pour les précisions que tu apportes.
la finance sert à financer l’économie en théorie, par exemple en prêtant de l’argent pour construire une maison sans attendre que vous ayez l’argent pour la payer, ou vous permettre d’acheter à crédit des matières premières que vous allez transformer avant de les revendre pour rembourser votre crédit, ou encore à acheter le matériel pour produire des biens (actions d’une société). Les scandales de la finance (bonus, spéculation etc.) sont à la marge comparées aux énormes flux financiers. La spéculation sur les taux de crédit que l’on peut proposer, de même qu’un marchand de vêtements achètera un stock sur lequel il pense pouvoir faire le plus gros bénéfice parce que anticipant la mode.
Le plus gros problème avec la mondialisation, c’est que ne gaspillons et nous fabriquons trop cher. Alors, pour créer de la richesse, on la fabrique artificiellement avec du crédit qui n’aurait pas lieu d’être grâce à l’État. La crise américaine vient du fait que l’État a obligé à faire des prêts sans aucune garantie contre toute logique économique. De même, le stimuli d’Obama n’a servi à rien, puisqu’il n’a pas modifié la structure d’une économie à bout de souffle. C’est tout le modèle occidental qu’il faut revoir : éducation, efficacité de l’administration, monde du travail, infrastructures, sécurité etc. au lieu de tout résoudre par des discours.
Quant à l’or il peut empêcher la circulation de la monnaie et donc la création de richesses. Dans une bonne économie, l’or a peu de valeur.
Bon retour parmi les hommes Jacques.
« La presse française inféodée au pouvoir »
Posté par Jean Martin dans débat d’idées, piques et escarmouches le 12 10th, 2010 | 3 réponse
Le quotidien Le Monde a publié quelques unes des données fournies par WikiLeaks sur les 251 287 documents confidentiels de la diplomatie américaine diffusés sur Internet. Pourtant, l’un d’entre eux, très critique sur la presse française, n’a pas été retenu. Comme l’a relevé Olivier Fraysse sur Twitter, l’image des médias français est loin d’être bonne outre-atlantique :
« Les grands journalistes sont souvent issus des mêmes écoles élitistes que de nombreux chefs de gouvernement. Ces journalistes considèrent que leur premier devoir n’est pas nécessairement de surveiller le pouvoir en place. Nombre d’entre eux se considèrent plutôt comme des intellectuels préférant analyser les événements et influencer les lecteurs plutôt que reporter des faits ».
Mais les critiquent ne s’arrêtent pas là et vont jusqu’à souligner la composition du paysage médiatique français.
« Le secteur privé des médias en France – journaux, TV et radios – continue d’être dominé par un petit groupe de conglomérats, et tous les médias français sont plus régulés et soumis à des pressions politiques et économiques que leurs homologues américains ».
Et d’ajouter: « Les blogs sont fortement utilisés par les minorités comme un moyen de communication pour exprimer leurs opinions car elles estiment que ces positions ne sont retranscrites dans les médias traditionnels ».
Extraits du câble 07Paris306, Ambassade américaine à Paris.
La solution, c’est donc de continuer à lire les blogues indépendants !
http://www.observatoire-parlement.org/debat-d-idees/la-presse-francaise-infeodee-au-pouvoir
Le contenu de Wikileaks n’est en fait que du niveau d’un dîner en ville bien informé… Hélas! Mais saluons l’acte