06 décembre 2010
La parenthèse grandiose de la Colombie sous Alvaro Uribe (2002-2008) n’est déjà plus qu’un souvenir lointain avec le tragique retour à ses démons sous la présidence de Juan Manuel Santos, héritier d’une classe sans foi ni loi.
Qu’on en juge ! Dans la même semaine, Santos a fait élire comme avocat-général de Colombie Vivian Morales, et proposé comme secrétaire générale de l’UNASUR (l’Union des nations d’Amérique Latine) Maria Emma Mejia.
Ces désignations traduisent un retour affligeant à la gangrène de l’Etat par la corruption, le narcotrafic et la « rosca » (les réseaux secrets), avec pour conséquence prévisible le retour du terrorisme dans les rangs d’une guérilla décimée par Uribe.
Déjà corrodée par le narcoterrorisme des FARC, la justice colombienne se donne comme principal acteur Vivian Morales. Cette avocate, diplômée en droit administratif de l’Université de Paris, n’a aucune expérience du pénal. Cette seule donnée aurait dû provoquer le rejet de sa candidature par la Cour suprême, dans son choix entre les trois personnes proposées par le président Santos. Non seulement elle a été élue, mais son CV témoigne contre elle. Dans le tristement célèbre procès 8000 engagé entre 1994 et 1998 contre le président libéral Ernesto Samper, financé par le cartel de la drogue de Cali à hauteur de six millions de dollars, Vivian Morales a fait partie des 109 députés qui ont sauvé la tête du chef de l’Etat en l’absolvant malgré les preuves judiciaires amassées contre lui. A cette époque, Ingrid Betancourt, alors députée, avait observé une grève de la faim pendant deux semaines à l’Assemblée pour exiger la condamnation de Samper. A cette époque, Ingrid avait pour compagnon Carlos Alonso Lucio, ex-chef terroriste du M-19. En 2002, le même ancien guérillero devenait l’époux – dans une cérémonie célébrée dans sa prison – de Vivian Morales.
Last but not least : Santos a proposé à l’UNASUR la candidature de Maria Emma Mejia comme secrétaire générale, en remplacement de Nestor Kirchner, l’ex-président argentin récemment décédé. Cette blondinette a été ministre de l’Education de 1994 à 1995, puis des Affaires Etrangères (1995-1998), sous la présidence…d’Ernesto Samper ! Jamais elle n’a démissionné malgré les preuves accumulées contre lui, contrairement à ce que fit Noemi Sanin, alors consul de Colombie à Londres et future candidate malheureuse à la présidence.