Archive de la catégorie ‘ARGENTINE’

LES TERRORISTES MONTONEROS ONT PRIS LE POUVOIR EN ARGENTINE AVEC EN PRIME UN AMBASSADEUR A MADRID !

Jeudi 6 janvier 2011

06 janvier 2010 

Les récents papiers de ce blog sur l’Argentine m’ont incité à enquêter, pour découvrir une sinistre réalité dont je ne connaissais que la pointe de l’iceberg : les anciens Montoneros, coupables d’attentats sanglants, d’assassinats, d’enlèvements et de tortures, grouillent à la tête de l’Etat à Buenos Aires depuis la présidence des Kirchner, et l’un d’entre eux, Carlos Bettini, est même ambassadeur en Espagne. 

Eduardo Luis Duhalde, secrétaire aux Droits de l’homme, Miguel Bonasso, député et conseiller présidentiel, Carlos Kunkel, porte-parole de la présidence (amnistié de ses crimes en 1984 par la loi Punto final dont les militaires ont été écartés), Rafael Bielsa, ex-ministre des Affaires étrangères qui a travaillé en exil pour Pinochet, Horacio Verbitsky, conseiller présidentiel, Anibal Fernandez, chef du cabinet présidentiel, Julio Cesar Urien, capitaine de frégate auteur de tortures dans les « prisons du peuple » et du « manuel d’instruction des milices montoneras », réhabilité par Kirchner en 2006 avec paiement rétroactif de sa solde depuis 1972, et surtout Nilda Garré, ex-ministre de la Défense de Nestor Kirchner, devenue ministre de la Sécurité (police et gendarmerie) en décembre dernier sous la présidence de Cristina de Kirchner. « Comandante Teresa » dans la guérilla des Montoneros, elle a été complice de crimes, commis notamment par son mari Juan Manuel Abal Medina et le frère de celui-ci, contre le général Aramburu en 1970 et l’ex-ministre de l’Intérieur Arturo Mor Roig en 1974 (qui avait légalisé les partis politiques et contribué au retour de la démocratie en 1973 avec l’élection de Juan Peron). 

Quant à Carlos Bettini, impliqué dans le meurtre du capitaine Jorge Bigliardi en 1975, donc en pleine période constitutionnelle sous la présidence d’Isabel Peron, il pourrait quitter incessamment son poste d’ambassadeur à Madrid pour devenir l’éminence grise de Cristina Kirchner, son ancienne petite amie… 

A noter que ni le roi Juan Carlos ni le président du Conseil José Luis Rodriguez Zapatero n’ont émis la moindre réticence à accorder ses lettres de créance à cet individu. 

LES VICTIMES OUBLIEES DU TERRORISME EN ARGENTINE (par Maria Anastasia O’Grady)

Lundi 3 janvier 2011

Merci à Yves pour sa traduction! 

03 janvier 20010 

Article en anglais de Maria Anastasia O’Grady, choisi par “Fabio”, traduit par “yves”, et revu par Jacques Thomet. Dans la droite ligne du papier de Todorov récemment publié ici.

Des milliers de personnes ont souffert du déchaînement de la
gauche qui précipita le putsch militaire de 1976.

“Ceux qui contrôlent le passé contrôlent le futur, celui qui contrôle le présent contrôle le passé.”
- Parti slogan de Big Brother, “1984,” par George Orwell 

La Justice ne s’installe pas facilement partout dans le monde. Mais dans l’Argentine d’aujourd’hui, il est périlleux de seulement mentionner en public les victimes du terrorisme de la gauche du pays, sans parler de les amener à se présenter eux ou leurs proches parents survivants devant une Cour [pour témoigner]. Essayez et vous serez probablement tancé par la Gauche argentine comme un ami fasciste de l’ex-régime militaire. Les [gens] du “politiquement correct” savent que ceux qui furent brutalisés par les guérillas, que Juan Peron (ex-président) désigna une fois de “jeunesse merveilleuse”, sont censés être effacés de la mémoire nationale. 

L’avocate argentine Victoria Villaruel, 35 ans, défenseur des Droits de l’Homme, s’y refuse. Elle a fondé le “Centre Argentin d’Etudes Légales du Terrorisme et de ses Victimes”, avec pour objectif de lister les milliers de crimes terroristes commis entre 1969 et 1979.
Elle pense qu’apporter la lumière sur cette sombre décennie aidera à fournir un meilleur et juste futur à tous les Argentins. 
Chacun sait comment la junte militaire renversa le gouvernement en 1976 et écrasa ensuite sans pitié les mouvements de subversion. Ses abus de pouvoir furent légion et, en 1983, elle quitta le pouvoir dans un pays plongé dans une hyper inflation et le chaos
économique. 

Mais l’Argentine avait vécu une autre tragédie antérieure, et pendant quelque temps après que les militaires eurent saisi le pouvoir. Ce fut une vague de carnage et de destruction déclenchée  par des bandes de guérillas s’inspirant de Castro, pour tenter de prendre le pouvoir en terrorisant la nation. Leurs actions provoquèrent le chaos à l’échelle nationale, puis le coup d’Etat militaire. Pourtant, à cause de la fin honteuse de la junte militaire, les terroristes et leurs sympathisants réussirent à réécrire l’histoire en ne relatant que les seuls crimes de leur ennemi en uniforme. D’ex-membres ou membres actuels du gouvernement Kirchner, d’autres du Congrès et d’autres travaillant dans les média furent des membres bien connus d’organisations subversives. 

Lors d’une interview à Buenos Aires en novembre 2010, Mme Villaruel m’a raconté que même les politiciens de l’opposition ne parlent pas des victimes du terrorisme car cela est devenu “tabou” de le faire. L’Etat, dit-elle, les traite comme s’ils n’étaient jamais nés.”
Le résultat est qu’une génération d’Argentins a grandi sans aucune conscience de la vraie histoire de cette époque de terreur. Mme Villaruel est de l’opinion que la “Vérité et la Justice” requiert que ces victimes soient reconnues. 
Son livre, “Ils s’Appelaient Les Jeunes Idéalistes”, de 2009, est un pas en avant vers ce but. Dans celui-ci, elle documente avec des photographies et des coupures de presse la dévastation que ces terroristes ont infligé
à leur propre peuple. “Vaincre ou mourir”, le slogan de l’Armée Révolutionnaire du Peuple (ERP), apparaît en graffiti sur un camion dans un cliché. 


Ce livre comprend les photos de quelques milliers de victimes : des bébés, des adolescents, des diplomates, des businessmen, des juges, des policiers.
Les uns furent enlevés et assassinés. D’autres furent tués ou mutilés simplement parce qu’ils se trouvèrent à proximité d’une bombe qui venait d’exploser. Les mineurs (d’âge) furent enrôlés dans les armées
révolutionnaires. Tous furent considérés comme du simple gibier par les rebelles qui cherchaient à refaire le monde à travers la violence. 
Dans cette même interview de novembre 2010, Mme Villaruel décrit le travail de son centre sur le terrorisme : consultation des archives de journaux et dialogue avec les membres des familles et les témoins quand ils y sont disposés. Beaucoup d’entre eux vivent dans la peur de représailles, dit-elle. 

Elle m’a appris que le Centre est parvenu à identifier par leur nom 13.074 victimes du terrorisme. Ce sont des bilans préliminaires. Mme Villaruel est tellement soucieuse de la justesse de son travail qu’elle a fait faire un audit indépendant à deux reprises. Elle espère que les décomptes définitifs seront prêts pour le milieu de cette année 2011. Il est intéressant de noter que le nombre de procès contre  la junte militaire pour abus de pouvoir totalise moins de 9.000 cas. Pendant ce temps, la justification du gouvernement Kirchner pour nier l’existence des victimes de ce terrorisme de gauche consiste à les considérer comme des victimes de crimes ordinaires, leurs auteurs étant désormais exempts de poursuites de par la loi Statut des Limitations (NDLR : sorte d’amnistie). 

Mais Mme Villaruel affirme démontrer que les victimes
ont été des civils attaqués par des mouvements de guérilla dans leur quête sans merci pour le pouvoir. Si ce qu’elle avance se confirme, il ne s’agirait plus en l’occurrence de Statut de Limitations, en vertu de la Convention de Genève de 1949 ratifiée par l’Argentine. 
Dans son étude du terrorisme des années 70, elle n’a
jamais “compris les raisons pour lesquelles un groupe, s’attribuant [arbitrairement] la représentation du peuple, a décidé d’assassiner son propre peuple, en alléguant une présumée cause juste et une nécessité
politique.” 

L’ARGENTINE CONDAMNE A LA PRISON A VIE L’EX-DICTATEUR JORGE VIDELA (85 ANS), APRES LA LEVEE DE SON AMNISTIE MAIS LA COLOMBIE N’ABROGE PAS CELLE QUI PROFITE AUX TUEURS DU M-19

Jeudi 23 décembre 2010

 

 

23 décembre 2010 

Les terroristes d’Amérique Latine peuvent continuer à dormir sur leurs deux oreilles quand ils ont bénéficié d’une amnistie, à la lumière de ce qui se passe actuellement en Colombie et en Argentine, les pays les plus peuplés du Cône sud après le Mexique. 

Voyons les faits, rien que les faits. 

Agé de 85 ans, l’ancien dictateur argentin Jorge Videla (1976-1981) a été condamné hier soir à la prison à vie par un tribunal de Cordoba pour l’exécution d’opposants et d’autres crimes contre l’humanité. Il avait déjà été condamné à la perpétuité en 1985 lors d’un procès historique de la junte militaire pour les crimes commis sous la dictature (1976-1983), qui a fait 30.000 disparus, selon les organisations de défense des droits de l’homme. Mais la peine avait été effacée en 1990 par une grâce de l’ex-président Carlos Menem, qui a à son tour été déclarée anticonstitutionnelle en 2007, une décision confirmée par la Cour suprême en avril. Cette dernière avait également abrogé les lois d’amnistie des crimes de la dictature en 2005.
Depuis, plusieurs procédures ont été engagées contre Jorge Videla, fervent catholique qui faisait figure de modéré avant de prendre la tête du putsch du 24 mars 1976 contre le gouvernement d’Isabel Martinez de Peron et de diriger le pays jusqu’en 1981. Ces années ont été les plus dures du régime militaire.
A Cordoba, l’ancien général moustachu était jugé depuis début juillet avec 29 autres personnes pour l’exécution de 31 détenus politiques. Des preuves suffisantes ont été réunies « pour affirmer que (Jorge Videla) était le plus haut responsable de l’élaboration de ce plan d’élimination des opposants appliqué par la dictature militaire », avait estimé la semaine dernière, le procureur Maximiliano Hairabedian.
« J’assume pleinement mes responsabilités. Mes subordonnés se sont contentés d’obéir à des ordres », avait pour sa part déclaré l’ancien homme fort du régime militaire à la veille du verdict.
Il devra purger sa peine dans une prison civile et non militaire.
Jorge Videla a toujours nié les violations flagrantes des droits de l’homme commises sous la dictature (tortures, vols de la mort d’où étaient jetés vivants des dissidents depuis des hélicoptères de l’armée dans le rio de La Plata) et revendiqué « l’honneur de la victoire dans la guerre contre la subversion marxiste ».
Poursuivi pour vols de bébés d’opposants, un crime non couvert par la grâce de 1990, il avait déjà été placé en arrêt domiciliaire de 1998 à 2008, avant d’être transféré en détention préventive dans l’attente de ses multiples procès fin 2008.
Dès 2001, il avait aussi été poursuivi pour sa participation au Plan Condor, mis sur pied conjointement par les dictatures d’Argentine, du Chili, du Paraguay, du Brésil, de la Bolivie et de l’Uruguay en vue d’éliminer leurs opposants.
Videla a eu sept enfants avec sa femme. Le troisième d’entre eux, décédé à l’âge de 19 ans en 1971, était handicapé mental et a été placé un temps dans une institution spécialisée où travaillait Léonie Duquet, l’une des deux religieuses françaises disparues pendant la dictature avec Alice Domon.
Le procès du principal suspect de leur enlèvement et de leur meurtre, l’ex-capitaine de la marine argentine, Alfredo Astiz, surnommé l’ »ange blond de la mort », a débuté il y a un an à Buenos Aires.
Au total, 150 anciens membres des forces de l’ordre ont été condamnés pour violations des droits de l’homme commises sous la dictature, selon le centre d’information judiciaire. 

Nul démocrate ne peut éprouver la moindre pitié pour Videla, coupable des atrocités commises sous sa dictature. 

Nul démocrate digne de ce nom ne peut non plus admettre la loi de « deux poids et deux mesures » en vigueur en Amérique du Sud. 

Tout d’abord, la justice argentine prononce cette condamnation 30 ans après les faits, contre un vieillard de 85 ans, alors que cette peine aurait dû lui être infligée en 1985. Mais surtout, il faut rappeler une série de données : 

1-  Sous le régime démocratique du radical  Raul Alfonsin (1983-89), les lois Nunca mas (Jamais plus), Punto final (Point final) et Obediencia debida (Devoir d’obéissance) furent adoptées respectivement en 1984, 1986 et 1987. Ces mesures d’amnistie touchèrent aussi bien les militaires que 9.000 terroristes, dont les terribles Montoneros. Or ces amnisties ont été abrogées en 2007, mais uniquement au détriment de Videla et consorts ! Aucun jugement n’a été engagé contre les rebelles qui avaient provoqué le coup d’Etat de Videla en 1976 contre  Isabel Peron par leurs menées subversives. 

2-  Le même phénomène continue de s’appliquer en Colombie. Les chefs terroristes du M-19, auteurs de massacres et enlèvements en masse, ont été amnistiés en 1990. Ils se pavanent dans la société colombienne, à l’image du gauchiste Gustavo Petro, candidat à la présidence en 2010, d’Antonio Navarro Wolff, actuel gouverneur du Narino, ou encore de Rosemberg Pabon Pabon, devenu directeur de l’économie solidaire dans l’administration actuelle.  Nul ne doit oublier la tragédie du Palais de justice de Bogota en 1985. Plus de cent personnes dont 60 juges avaient péri tués ou brûlés vifs dans cette enceinte incendiée par le M-19 à la demande du chef du cartel de la cocaïne, Pablo Escobar, pour détruire les dossiers des narcotrafiquants en passe d’être extradés aux USA, contre six millions de dollars. Tous ces criminels bénéficient de l’amnistie, mais le héros de la reprise du Palais de justice en 1985, le colonel Alfonso Plazas Vega, vient d’être condamné à une peine de 30 ans de prison, pour la présumée disparition de 11 personnes à cette occasion, alors que la justice avait déjà conclu auparavant à son innocence. Cette condamnation a été prononcée par une juge,  Maria Estella Jara, à partir de faux témoignages avérés et démontrés par la défense. La magistrate s’est exilée en Allemagne depuis lors, sans avoir daigné démontrer la véracité des accusations. 

3-  Je vous laisse conclure… 

UN ARTICLE POLEMIQUE DU PHILOSOPHE FRANCAIS TODOROV SUR LE TERRORISME (REVOLUTIONNAIRE ET D’ETAT) AVANT ET SOUS LA DICTATURE EN ARGENTINE

Dimanche 12 décembre 2010

 

 

12 décembre 2010 

L’article de ce Bulgare naturalisé français, directeur de recherches honoraire au CNRS et Prix Prince des Asturies en sciences sociales 2010, a été publié le 8 décembre par le quotidien espagnol El Pais. 

C’est un pavé dans la mare du conformisme ambiant secrété par l’unilatéralisme de la pensé marxiste toujours presente. En résumé, sa conception de l’histoire exige de la mémoire collective l’intégration de toutes les phases, soit, dans le cas argentin, le rappel des horreurs commises par les Montoneros avant la dictature qu’ils ont provoquée. 

Qui va traduire ¿ Je n’en ai pas le temps… 

Los riesgos de una memoria incompleta (Tzvetan Todorov) 

El País
Miércoles 8 de diciembre de 2010

Uno de los intelectuales más lúcidos y respetados de la actualidad, el semiólogo y filósofo francés de origen búlgaro Tzvetan Todorov, experto en ****izar la memoria después del horror, visitó la Argentina hace unas semanas y refuta en este artí**** el relato que hace el Gobierno sobre víctimas y victimarios de los años setenta.
PARIS.- El mes pasado fui por primera vez a Buenos Aires, donde permanecí una semana. Mis impresiones del país son forzosamente superficiales. Aun así, voy a arriesgarme a transcribirlas aquí, pues sé que, a veces, al contemplar un paisaje desde lejos divisamos cosas que a los habitantes del lugar se les escapan: es el privilegio efímero del visitante extranjero.
He escrito en varias ocasiones sobre las cuestiones que suscita la memoria de acontecimientos públicos traumatizantes: la Segunda Guerra Mundial, regímenes totalitarios, campos de concentración… Esta es, sin duda, la razón por la que me invitaron a visitar varios lugares vinculados con la historia reciente de la Argentina. Así, pues, estuve en la ESMA (Escuela de Mecánica de la Armada), un cuartel que, durante los años de la última dictadura militar (1976-1983), fue transformado en centro de detención y tortura. Alrededor de 5000 personas pasaron por este lugar, el más importante en su género, pero no el único: el número total de víctimas no se conoce con precisión, pero se estima en unas 30.000. También fui al Parque de la Memoria, a orillas del Río de la Plata, donde se ha erigido una larga estela destinada a portar los nombres de todas las víctimas de la represión (unas 10.000, por ahora). La estela representa una enorme herida que nunca se cierra.
El término « terrorismo de Estado », empleado para designar el proceso que conmemoran estos lugares, es muy apropiado. Las personas detenidas eran maltratadas en ausencia de todo marco legal. Primero, las sometían a torturas destinadas a arrancarles informaciones que permitieran otros arrestos. A los detenidos, les colocaban una capucha en la cabeza para impedirles ver y oír; o, por el contrario, los mantenían en una sala con una luz cegadora y una música ensordecedora. Luego, eran ejecutados sin juicio: a menudo narcotizados y arrojados al río desde un helicóptero; así es como se convertían en « desaparecidos ». Un crimen específico de la dictadura argentina fue el robo de niños: las mujeres embarazadas detenidas eran custodiadas hasta que nacían sus hijos; luego, sufrían la misma suerte que el resto de los presos. En cuanto a los niños, eran entregados en adopción a las familias de los militares o a las de sus amigos. El drama de estos niños, hoy adultos, cuyos padres adoptivos son indirectamente responsables de la muerte de sus padres biológicos, es particularmente conmovedor.
En el catálogo institucional del Parque de la Memoria, publicado hace algunos meses, se puede leer: « Indudablemente, hoy la Argentina es un país ejemplar en relación con la búsqueda de la Memoria, Verdad y Justicia ». Pese a la emoción experimentada ante las huellas de la violencia pasada, no consigo suscribir esta afirmación.
En ninguno de los dos lugares que visité vi el menor signo que remitiese al contexto en el cual, en 1976, se instauró la dictadura, ni a lo que la precedió y la siguió. Ahora bien, como todos sabemos, el período 1973-1976 fue el de las tensiones extremas que condujeron al país al borde de la guerra civil. Los Montoneros y otros grupos de extrema izquierda organizaban asesinatos de personalidades políticas y militares, que a veces incluían a toda su familia, tomaban rehenes con el fin de obtener un rescate, volaban edificios públicos y atracaban bancos. Tras la instauración de la dictadura, obedeciendo a sus dirigentes, a menudo refugiados en el extranjero, esos mismos grupús****s pasaron a la clandestinidad y continuaron la lucha armada. Tampoco se puede silenciar la ideología que inspiraba a esta guerrilla de extrema izquierda y al régimen que tanto anhelaba.
Como fue vencida y eliminada, no se pueden calibrar las consecuencias que hubiera tenido su victoria. Pero, a título de comparación, podemos recordar que, más o menos en el mismo momento (entre 1975 y 1979), una guerrilla de extrema izquierda se hizo con el poder en Camboya. El genocidio que desencadenó causó la muerte de alrededor de un millón y medio de personas, el 25% de la población del país. Las víctimas de la represión del terrorismo de Estado en Argentina, demasiado numerosas, representan el 0,01% de la población.
Claro está que no se puede asimilar a las víctimas reales con las víctimas potenciales. Tampoco estoy sugiriendo que la violencia de la guerrilla sea equiparable a la de la dictadura. No sólo las cifras son, una vez más, desproporcionadas, sino que además los crímenes de la dictadura son particularmente graves por el hecho de ser promovidos por el aparato del Estado, garante teórico de la legalidad. No sólo destruyen las vidas de los individuos, sino las mismas bases de la vida común. Sin embargo, no deja de ser cierto que un terrorismo revolucionario precedió y convivió al principio con el terrorismo de Estado, y que no se puede comprender el uno sin el otro.
En su introducción, el catálogo del Parque de la Memoria define así la ambición de este lugar: « Sólo de esta manera se puede realmente entender la tragedia de hombres y mujeres y el papel que cada uno tuvo en la historia ». Pero no se puede comprender el destino de esas personas sin saber por qué ideal combatían ni de qué medios se servían. El visitante ignora todo lo relativo a su vida anterior a la detención: han sido reducidas al papel de víctimas meramente pasivas que nunca tuvieron voluntad propia ni llevaron a cabo ningún acto. Se nos ofrece la oportunidad de compararlas, no de comprenderlas. Sin embargo, su tragedia va más allá de la derrota y la muerte: luchaban en nombre de una ideología que, si hubiera salido victoriosa, probablemente habría provocado tantas víctimas, si no más, como sus enemigos. En todo caso, en su mayoría, eran combatientes que sabían que asumían ciertos riesgos.
La manera de presentar el pasado en estos lugares seguramente ilustra la memoria de uno de los actores del drama, el grupo de los reprimidos; pero no se puede decir que defienda eficazmente la Verdad, ya que omite parcelas enteras de la Historia. En cuanto a la Justicia, si entendemos por tal un juicio que no se limita a los tribunales, sino que atañe a nuestras vidas, sigue siendo imperfecta: el juicio equitativo es aquel que tiene en cuenta el contexto en el que se produce un acontecimiento, sus antecedentes y sus consecuencias. En este caso, la represión ejercida por la dictadura se nos presenta aislada del resto.
La cuestión que me preocupa no tiene que ver con la evaluación de las dos ideologías que se enfrentaron y siguen teniendo sus partidarios; es la de la comprensión histórica. Pues una sociedad necesita conocer la Historia, no solamente tener memoria. La memoria colectiva es subjetiva: refleja las vivencias de uno de los grupos constitutivos de la sociedad; por eso puede ser utilizada por ese grupo como un medio para adquirir o reforzar una posición política. Por su parte, la Historia no se hace con un objetivo político (o si no, es una mala Historia), sino con la verdad y la justicia como únicos imperativos. Aspira a la objetividad y establece los hechos con precisión; para los juicios que formula, se basa en la intersubjetividad, en otras palabras, intenta tener en cuenta la pluralidad de puntos de vista que se expresan en el seno de una sociedad.
La Historia nos ayuda a salir de la ilusión maniquea en la que a menudo nos encierra la memoria: la división de la humanidad en dos compartimentos estancos, buenos y malos, víctimas y verdugos, inocentes y culpables. Si no conseguimos acceder a la Historia, ¿cómo podría verse coronado por el éxito el llamamiento al « ¡Nunca más! »? Cuando uno atribuye todos los errores a los otros y se cree irreprochable, está preparando el retorno de la violencia, revestida de un vocabulario nuevo, adaptada a unas circunstancias inéditas. Comprender al enemigo quiere decir también descubrir en qué nos parecemos a él. No hay que olvidar que la inmensa mayoría de los crímenes colectivos fueron cometidos en nombre del bien, la justicia y la felicidad para todos. Las causas nobles no disculpan los actos innobles.
En la Argentina, varios libros debaten sobre estas cuestiones; varios encuentros han tenido lugar también entre hijos o padres de las víctimas de uno u otro terrorismo. Su impacto global sobre la sociedad es a menudo limitado, pues, por el momento, el debate está sometido a las estrategias de los partidos. Sería más conveniente que quedara en manos de la sociedad civil y que aquellos cuya palabra tiene algún prestigio, hombres y mujeres de la política, antiguos militantes de una u otra causa, sabios y escritores reconocidos, contribuyan al advenimiento de una visión más exacta y más compleja del pasado común.