10 janvier 2011
(Copyright Jacques Thomet)
Ceux-là prennent le pain mais jamais le régalent.
Ils entassent leur blé, dans les joies du cumul :
Indemnités, retraites, redevables du pal
Qu’exigent les vendanges de tant de pustules.
La vraie démocratie, encore une litote,
Exige dévouement, dans le dédain du gain.
La justice se doit de faire une compote
De ces grappes d’abus qu’il faut broyer sans fin.
La France avancerait si chacun des mandats
N’était rétribué qu’au salaire minimum.
Les profiteurs crieront, c’est sûr, au coup d’Etat
Contre leur rente à vie privée du moindre arôme.
Tremblez, craignez, suez, députés, sénateurs,
Présidents de ceci, conseillers de cela.
Contre tous les abus, un jour arrive l’heure
Du règlement de comptes, et qui sait du trépas.
Ma modeste personne ignore la menace.
Elle appartient au peuple, s’il comprend qu’on l’abaisse.
Or vous n’avez cessé de vous voiler la face
En guettant le volume de vos tiroirs-caisses.
Prenons un exemple. La nationale dix-neuf,
Qui relie à Paris notre éternel Vesoul.
Sur son trajet tous les élus, comme un sou neuf,
Brillent et s’enrichissent, mais oublient ses culs de poule.
A vivre dans le rouge, la couleur du régime,
Mais aussi de nos comptes, on a mis le feu vert
Aux nouveaux mandarins et à leur train de primes,
Gabelles d’un pays qu’ils transforment en désert.
Qu’attendez-vous mes frères, pour saisir un mandrin ?
Mettez-le dans les roues de tous ces profiteurs.
Ils quadruplent le prix quand ils font un rond-point[1]
Pour permettre au parti de se faire du beurre,
Sans oublier leurs poches, un vrai bouquet garni,
Qui fleurit, s’agrandit, grâce à leur commission.
Demandez à la gauche, comment des maires pourris
Ont gonflé leur budget. Merci la corruption !
L’honnêteté exige d’ajouter presto,
Que la droite elle aussi adopte ces abus.
L’appât gigote-t-il ? Ils y plantent leurs crocs.
Comme dit le dicton : plus c’est bon plus ça pue.
Si Charles à Colombey était encore en vie,
Avant de devenir un chêne qu’on abat,
Jamais il n’eut permis l’octroi de la pépie
Au peuple travailleur, condamné aux abats.
(A suivre)
[1] Les ronds-points, florissants en France, ont constitué une source de financement sans précédent pour le PS puis les autres partis dans les communes, selon une haute source du PS, ex-conseiller de François Mitterrand, qui me l’a révélé.